Gaele, la clé du succès des équipes

Le leadership transformationnel appliqué par Claude Onesta


La transformation d'un collaborateur grâce au management

Claude Onesta, à travers son style de management et la renommée due à ses nombreuses victoires avec l’équipe de France de handball, est un modèle du style de leadership appelé transformationnel. Il en décrit de nombreux aspects dans son livre "Le règne des affranchis".

Qu’est-ce que le leadership transformationnel ?

C’est une forme de relation entre le manager et son équipe qui la transforme profondément. Au contact du leader transformationnel, les membres de l’équipe changent de comportement, de croyance et adhèrent à des buts élevés.

Le leadership transformationnel s’oppose au leadership dit transactionnel qui fonctionne plus selon un modèle effort / récompense, donnant / donnant. Les réussites dans ce cadre sont plus ponctuelles, conditionnelles et souvent de moindre ampleur.

Cinq caractéristiques du leadership transformationnel et leur application par Claude Onesta :

1) Le leader transformationnel fixe un cap à long terme et des objectifs à atteindre qui dépassent l’intérêt strictement personnel des membres de l’équipe.


Claude Onesta rappelle sans cesse des objectifs élevés pour l’équipe ("gagner les jeux olympiques") et assume de viser la première marche. Il veille à ce que l’équipe s’approprie le projet et se mobilise en conséquence. Il laisse chacun responsable de son implication mais en tire les conséquences sur les choix à faire...

Pour donner plus de force à ses objectifs, il les organise comme autant de défis à relever. Même pour une équipe sacrée championne olympique, un championnat d’Europe comporte ses propres pièges et difficultés à affronter. Cela permet de mettre l’équipe "en attention et donc en tension".

Il y a une égalité de traitement stricte dans les rétributions, même entre le joueur star et le petit nouveau remplaçant. "On gagne ou on perd ensemble".

2) Le leader transformationnel fait preuve de charisme et sait transmettre ses convictions.

Dans le livre, on relève les nombreuses valeurs diffusées vers l’équipe. Elles sont puissantes, et mises constamment en application ce qui assoit considérablement la légitimité du coach :
  • Bien faire ensemble : l’amour du travail bien fait en somme...
  • Savoir sortir des canons établis, penser par soi-même.
  • Altruisme et entraide.
  • Solidarité de tous. "J’insiste sur le mot «ensemble»."
  • L’intérêt supérieur du collectif.
  • Ainsi Claude Onesta n’hésite pas à faire sortir un joueur des jeux olympiques pour en faire rentrer un autre sur la deuxième semaine. Malgré la frustration, le premier s’incline et valide le choix du coach !
  • Se connaître les uns les autres.
  • "C’est souvent pendant les longs stages de préparation que se construit l’état d’esprit conquérant de l’équipe pendant les matchs"
  • Autonomie (les joueurs se prennent en charge).
  • Fraternité, humanisme :
  • Lors d’un match décisif, lorsqu’un des joueurs clé de l’équipe se retrouve en grande difficulté, C. Onerta plutôt que de lui faire des reproches ou de le remplacer continue à le stimuler et à l’encourager ce qui finira par payer...
    Le lendemain il dit : "Je n'oublierai jamais ce que vous tous, vous avez fait pour moi. J'ai vécu le pire moment de ma carrière. Plus les minutes passaient, plus j'avais le sentiment de vous trahir. Plutôt que de me jeter des pierres, vous m'avez soutenu. Merci coach, merci à tous..."
  • Confiance entre les membres ce qui n’exclut pas, bien au contraire, une certaine franchise afin de libérer les conflits latents.
  • Goût de l’effort, courage.
  • Dévouement, humilité.
  • Loyauté, sincérité.
  • Respect des individus et de leurs spécificités.
  • Egalité de traitement entre chacun.

3) Le leader transformationnel sait motiver et inspirer son équipe.

Claude Onesta pratique un style de management collaboratif ou chacun est responsabilisé et apporte sa pierre à l’édifice commun. Tous les joueurs travaillent à optimiser le rendement de l’équipe. Il n’y a plus de dualité entre ordres du coach / application par l’équipe car c’est l’équipe elle-même qui crée son organisation. La motivation est donc naturelle.

Par ailleurs, il recherche et stimule l’engagement personnel. Il veille à ce que chacun s’approprie le projet de l’équipe et le défende ardemment.

Il sait également jouer des ressorts humains traditionnels comme l’honneur, la solidarité envers un membre attaqué, l’esprit de revanche parfois...

4) Le leader transformationnel suscite la créativité et la recherche de solutions originales.

Les idées de chacun sont prises en compte pour le bien de l’équipe. Chacun est invité à chercher ce qu’il peut améliorer dans son poste et dans le collectif mais également à travailler ses défauts par un entraînement intensif.

L’équipe est un "grand laboratoire d’idées" où chacun peut s’exprimer et où la parole circule librement.

"L’équipe est une entité sans cesse apprenante" qui n’a pas de limite dans le niveau d’excellence qu’elle peut atteindre.

5) Le leader transformationnel donne de la considération individuelle aux membres de l’équipe. Il travaille au développement des potentiels de chacun.

Claude Onesta entretien des rapports très humains avec ses joueurs et reste très attentif au « bien vivre ensemble ». Il propose des moments de convivialité et de plaisir partagé.

Il est maître dans l’art d’utiliser des relais dans l’équipe et des leaders secteur par secteur. Untel est responsable de l’organisation de la défense, tel autre est un régulateur du jeu, celui-ci est un créatif dont il faut préserver l’originalité, celui-là a un physique hors norme à utiliser au bon moment...

Au-delà de ces considérations, ses représentations d’autrui ne sont pas figées et il sait faire évoluer chacun, invitant même au "dépassement de fonction".

Sources :

"Le règne des Affranchis", Livre de Claude Onesta, Editions Michel Lafon :

Livre : le règne des affranchis


Dans ces deux vidéos, Claude Onesta expose sa vision du collectif :





Vos réactions
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Ndoye ndeye ndiaya : D'après nos enseignantes, le savoir : "on doit aller jusqu'en Chine pour le chercher", je suis toujours étudiante à 66 ans, merci.

Cerliot : Excellent article !



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